Femme pensive expat

Surmonter le Mal du Pays : Comprendre, Accepter et Agir

  Le mal du pays, ou nostalgie, est une expérience émotionnelle commune pour de nombreux expatriés.
Le terme « mal du pays » trouve son origine au XVIIe siècle chez les soldats suisses servant à l’étranger, qui éprouvaient une profonde nostalgie pour leur patrie. Johannes Hofer, un médecin suisse, a introduit le terme « nostalgie » en 1688 pour décrire ce phénomène. Étymologiquement, le mot nostalgie vient du grec « nostos » (retour) et « algos » (douleur), signifiant littéralement la douleur du retour. Selon Hofer, le mal du pays est une forme de deuil, non seulement des lieux physiques, mais aussi des souvenirs, des rituels et des relations. Pour y remédier, l’auteur propose de recréer une narration personnelle qui intègre les aspects de votre ancienne vie avec ceux de votre nouvelle réalité. Cette approche permet de donner un sens à votre expérience d’expatriation
De plus, le mal du pays est souvent lié à une fatigue mentale accumulée due aux efforts constants pour s’adapter à la nouvelle culture. Cette fatigue peut provenir de la nécessité de devoir s’expliquer, de se faire comprendre, et de s’adapter continuellement. Parfois, il est normal de ressentir une forme de saturation, et une volonté de retrouver son identité, son individualité, et d’être tout simplement.
Aussi, le mal du pays peut affecter la vie quotidienne de manière significative. Il est essentiel de comprendre ce phénomène pour pouvoir l’appréhender à sa juste place.

L’identification

  Avant tout, il est essentiel d’identifier que ce que vous ressentez, est effectivement le mal du pays. Les émotions que l’on ressent peuvent parfois être si confuses. Aussi, expérimenter des émotions douloureuses est parfaitement courant, et inhérent à l’existence humaine. Lorsque l’on vie à l’étranger, les défis du quotidien sont si nombreux que l’origine de nos émotions s’apparentent parfois à un sac de noeuds. Aussi, reconnaitre que notre pays nous manque permet de pallier à un certain sentiment d’étrangeté, d’incompréhension ou même de rejet envers la culture et le pays d’accueil. En identifiant correctement cela, il vous est possible de mieux comprendre vos réactions, et de trouver des solutions adaptées, si besoin est.

La culpabilisation

  Parfois, il peut arriver de ressentir une forme de culpabilité à l’idée d’être privilégiée, dans un cadre potentiellement incroyable, et ressentir tout de même de la tristesse, ou de la nostalgie. Mais, vivre une expatriation est un parcours sinueux, et c’est déjà un acte de courage que de l’entreprendre. Aussi, ressentir cette tristesse, c’est reconnaitre une partie de nous même qui vie dans le manque du lieu d’origine, de son ambiance, de ses couleurs, de son odeur.

L’Acceptation

  Accepter ses émotions de nostalgie est une étape clé. Les émotions douloureuses font partie intégrantes de notre condition humaine, et les ressentir ne signifie qu’un peu plus votre humanité.
Cependant, lorsque ces émotions nous débordent, certains outils peuvent être particulièrement adaptés pour vous accompagner. Par exemple, la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT) peut être particulièrement utile pour cela. Cette approche thérapeutique encourage l’acceptation de ses émotions sans jugement et l’engagement vers des actions alignées avec ses valeurs. En acceptant vos sentiments de nostalgie, vous pouvez mieux les gérer et réduire leur impact négatif sur votre quotidien.

Stratégies pour faire face au mal du pays

  1. Créer de Nouveaux Rituels : Intégrez des traditions locales tout en maintenant vos habitudes d’origine. Cela peut être aussi simple que de cuisiner des plats français ou de célébrer des fêtes françaises.
  2. Se Connecter avec d’Autres Expats : Rejoindre des groupes d’expatriés peut offrir un soutien émotionnel précieux. Partager vos expériences et écouter celles des autres peut aider à normaliser vos sentiments.
  3. Pratiquer la Pleine Conscience : La méditation et les exercices de pleine conscience peuvent aider à gérer l’anxiété et la tristesse en vous ancrant dans le moment présent.
  4. Raconter Votre Histoire : Utilisez le storytelling pour intégrer votre expérience d’expatriation dans votre vie. Tenez un journal, créez un blog ou même partagez vos aventures sur les réseaux sociaux. Cela peut aider à donner un sens à votre parcours et à renforcer votre résilience.
  5. Soutien et Échange avec les Proches : Garder un lien fort avec vos proches restés dans votre pays d’origine est crucial. Cependant, pour que ce soutien vous soit bénéfique, il doit être couplé avec un travail sur soi pour comprendre et accepter vos ressentis.
  6. Consulter un Psychologue si besoin : Parler à un professionnel peut offrir des perspectives et des outils supplémentaires pour gérer le mal du pays.

Le mal du pays est avant tout un mal de soi, et on se sent dépaysé justement à l’endroit où l’on ne se retrouve plus

Bernard ARCAND

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